Jura Conliège: vers la création d'un pôle artisanal "Ecorénovation" grâce au Cluster Jura

Conliège - Environnement La rénovation énergétique pourrait créer des emplois
La mission du Clus’Ter Jura : créer les emplois de demain en rassemblant les acteurs du territoire. Il organise régulièrement des défis pour trouver, à plusieurs, des idées innovantes, comme la création d’un pôle d’artisans.
Ce défi créatif avait pour objectif de générer des solutions innovantes dans le cadre de la rénovation d’un hangar.
« On a 1 heure 20 pour être créatif et déborder d’imagination. » Top chrono. Sous la tutelle d’Aubéry Tiers, animatrice de projets territoriaux au Clus’Ter Jura, huit participants doivent réfléchir à une problématique précise : « Quels moyens mettre en place pour informer et embarquer les particuliers sur la rénovation énergétique ? » Dans les salles voisines, trois autres groupes planchent sur des thèmes différents : l’artisan de demain, la création d’un pôle zéro stress, l’auto-rénovation.
Créateurs, professeurs, étudiants… Ensemble, ils doivent trouver des solutions innovantes. En partenariat avec des étudiants d’HEC Paris, le Clus’Ter Jura étudie les conditions de création d’un pôle d’artisans dans un hangar de 2 500 m² à Conliège.
« Nous souhaitons accéder à un plein potentiel de la rénovation énergétique dans le Jura », explique Sylvain Lepoutre qui met ses compétences d’ingénieur au service du Clus’Ter.
Rêver à une autre forme d’artisanat

Selon lui, les artisans doivent se former aux nouvelles pratiques pour gagner des marchés. Coopérer permettrait d’une part de décrocher de plus gros contrats et d’autre part d’offrir des réponses globales aux clients. Les coûts seraient également mutualisés et les activités sécurisées. « L’objectif de cette pépinière est aussi de développer le chiffre d’affaires des artisans et donc de créer des emplois », ajoute Aubéry Tiers.
Pour Roger Rey, le maire de Conliège, cette initiative « permet de rêver à une autre forme d’artisanat. » Il souhaite lui aussi redonner vie au hangar tout en faisant travailler les ressources locales.
« Et la suite alors ? », s’exclame un participant au terme de l’atelier. « Le Clus’Ter va dérouler les différentes étapes afin que le projet aboutisse. Les étudiants d’HEC Paris travaillent sur le cadrage économique et contextuel », répond Sylvain Lepoutre.

Des balbutiements de réflexion qui séduisent déjà Philippe Leseigneur, référent de la formation au CFPPA de Montmorot : « Je compte poursuivre mon engagement en participant aux prochaines réunions et en devenant si possible partenaire. » La pépinière d’artisans ne demande plus qu’à voir le jour.
Constance Longobardi

La méthode du Clus’Ter : le défi créatif

Les ateliers sont régis par des règles que chacun doit respecter pour mieux avancer : ne pas juger ; ne pas s’autocensurer ; laisser libre cours à l’imagination, à la spontanéité et à l’inattendu ; faire primer la quantité sur la qualité.
« S’asseoir autour d’une table permet de se mettre en ébullition, explique Anaïs Leroy. La façon de faire est assez stimulante. » Âgée de 28 ans, cette étudiante en licence Traitement et gestion des déchets à Lons-le-Saunier est aussi stagiaire au Sydom. Tout comme Jean-Philippe Loisy, 43 ans, qui partage son avis : « Nous sommes libres de proposer toutes sortes d’idées en espérant les voir se concrétiser. »
Tout d’abord intimidés, les participants se sont rapidement sentis investis, après un échauffement proposé par Aubéry Tiers. À tour de rôle, chacun devait poursuivre une histoire. Sur un tableau blanc, l’animatrice a tracé les contours d’une maison, complétée par un vélo, des panneaux solaires, une mare, une aire de compostage… Jusque dans leurs dessins, les volontaires pensent écologie et respect de l’environnement.
Après ce premier exercice, les contributeurs se sont autorisés à débattre et à exposer leurs points de vue, aux côtés d’une Aubery Tiers intéressée mais en retrait : « Ce sont eux qui produisent. Je ne suis pas professeur. Je suis là pour leur donner la méthode et contrôler le temps".