La forêt de Conliège Par Carole Delorme Agent de l'ONF
Le plan de renouvellement de l’aménagement de la forêt de Conliège est sorti en 2016 pour une durée de 20 ans, soit fin de l’année 2035. Comment sera votre forêt dans 20 ans ?
La forêt de Conliège, comme beaucoup d’autres, subit de plein fouet le réchauffement climatique.
Des dépérissements ont été constatés sur les parties de forêt qui poussent sur des sols ingrats. Les essences les plus affectées sont l’épicéa très présent sur ce secteur, notamment le long de l’ancienne voie ferrée et qui est appelé à disparaître. Le sapin accuse le coup également, moins marqué sur votre forêt, mais les saisons sèches à répétition ont fini par le fragiliser, voire même le faire mourir. C’est une espèce à surveiller, parce qu’elle est très présente dans la forêt de Conliège.
Le frêne, lui, est affecté par la « mondialisation ». L’apport de plants extérieurs qui ont amené avec eux le champignon « chalara fraxinea ». Ce champignon est en train de provoquer la disparition progressive de cette espèce de nos paysages, un peu comme l’orme il y a quelques années, et le buis ces trois dernières années.
Sur le secteur en « Dodon le haut », de grandes surfaces (parcelles 12 13 14) ont été replantées, à partir de l’année 1998, puis en 2001, en 2006, et ont aussi profité, de l’installation d’une régénération naturelle de semis naturels, notamment de sapins. Les essences plantées :
Chênes, charmes, hêtres, merisiers, érables sycomores, châtaigniers, douglas, mélèzes, quelques fruitiers sauvages. Différentes strates arbustives cohabitent sur ces parcelles.
En Dodon le bas (parcelle 10) des chênes sessiles, des charmes ont été mis en place après l’exploitation des épicéas, ceci à partir de 2008, ainsi qu’un alignement de tilleul en 2012. Cette parcelle 10, s’est enrichie de tout un tas d’autres espèces : merisiers, érables sycomores, pins sylvestres, chênes pédonculés, douglas, mélèzes, frênes, chênes rouge d’Amérique, présents de façon plus discrètes, lorsqu’il y avait les épicéas, et qui maintenant, comme ce sont toutes des essences de lumière, peuvent pleinement s’exprimer. Des rajouts personnels de fruitiers sauvages surtout (pommiers, poiriers, cormiers,.. orme) viennent compléter ce tableau.
La forêt de Conliège était essentiellement résineuse, petit petit les feuillus reviennent, soit par plantation soit naturellement, est c’est tant mieux. Une forêt mixte est mélangée pourra sans doute mieux réagir aux aléas climatiques qui sont déjà là, mais qui vont sans nul doute s’intensifier.
L’accès desservant le secteur de « en Dodon le bas » a été complètement réhabilité, avec l’installation de places à bois. Cette partie de la forêt est appelée à se transformer dans les vingt ans qui viennent (parcelles 3 4 5 6 7 8 9). Des parties de ces parcelles seront progressivement mises en régénération (renouvellement du peuplement par semis naturels) avec en complément pour la parcelle 5, des plants de douglas.
Voici balayé brièvement quasiment vingt ans de la vie de votre forêt.
Voici le bilan financier de l’année 2018 avec en perspectives les deux précédentes années.
Les recettes correspondent aux ventes de bois
Les dépenses sont de plusieurs ordres :
- Les soins aux jeunes peuplements (2016 = 12614,40€)
- Les travaux d’infrastructure (2016 = 12120€)
- Autres travaux (2016 = 525,92€)
- Les frais de garderie (rémunération de l’ONF de 10% HT des ventes de bois) (2016 = 6476,97€)